Contact Landauer Direct
Service de dosimétrie - allons plus loin

Écarts entre dosimétrie opérationnelle et dosimétrie passive

Selon l’exposition des travailleurs, il est possible que des dosimètres passifs (ou à lecture différée) et actifs (ou opérationnels) soient portés simultanément. Ces systèmes de mesures étant indépendants, il arrive que certains écarts soient constatés. Pourquoi ?

Prenons un exemple et comparons deux relevés de doses passives et opérationnelles :

Comparaison dosimétrie opérationnelle et passive

Comparaison dosimétrie opérationnelle et passive

L’écart absolu entre les deux cumuls est de plus de 300 μSv et l’écart relatif en prenant comme référence la dosimétrie passive est d’environ 20%. Aucun de ces systèmes n’est pourtant défectueux. Quelles peuvent être les origines principales de ces écarts ?

Explications des écarts entre dosimétrie opérationnelle et passive

L’interprétation d’une mesure inférieure au seuil de report par SISERI

Lorsqu’une dose équivalente reportée est en dessous du seuil de report, « M » est affiché. Conformément aux recommandations internationales, SISERI interprète le résultat comme 0,00 mSv ou absence de dose. En termes de mesure, la dose équivalente est comprise entre 0,00 et 0,05 mSv. Cet écrêtage à zéro introduit un biais pour les doses proches du seuil de report.

L’incertitude de mesure et son interprétation

La dosimétrie est avant tout une mesure physique. Une incertitude est obligatoirement présente. L’incertitude provient, entre autres, d’éléments intrinsèques (dépendance angle-énergie, méthode de calcul, dépendance en débit de dose,…) ou extrinsèques au dosimètre (position de port, oubli,…).

Lorsque que l’on compare plusieurs mesures provenant de différents appareils, il est impératif de prendre en compte les incertitudes propres à chaque système de mesure. Ce phénomène s’intensifie lorsque l’on compare des sommes de mesures.

L’incertitude sur une somme augmente de façon quadratique. En effet, si l’on somme un nombre n de mesure ayant une incertitude identique, alors l’incertitude sur la somme sera √n fois l’incertitude sur une mesure.

Dans notre exemple :

Comparaison dosimètres opérationnel et passif

La compatibilité du dosimètre opérationnel

Dans certaines conditions de travail, le dosimètre opérationnel ne peut pas assurer une mesure fiable. Voici quelques exemples :

  • à proximité champs électromagnétiques intenses comme les téléphones portables, les transformateurs à Haute tension, les écrans à tube cathodique,… ;
  • lors d’une chute ou d’un choc violent du dosimètre opérationnel ;
  • à proximité d’une source de chaleur.

Conclusions

La dosimétrie opérationnelle et la dosimétrie passive peuvent diverger pour plusieurs raisons sans qu’il y ait défaillance d’un système de mesure. Les causes sont principalement dues aux incertitudes propres à chaque système de mesure et à la propagation de ces incertitudes sur les cumuls.

La norme NF ISO 15690:2013 intitulée « Recommandations relatives au traitement des écarts entre systèmes dosimétriques individuels utilisés en parallèle » a été écrite en vue de traiter ces écarts. Nous vous recommandons de vous procurer cette norme auprès de l’Association Française de Normalisation (AFNOR). Elle fournit en effet des instructions et des éléments détaillés pour faciliter le traitement et la prise de décision vis-à-vis de ces écarts.

Cette norme recommande de déclencher des investigations dans le cadre suivant :
« S’agissant des évaluations des doses additionnées sur la période de port requise avec les dosimètres utilisés sur la plus longue période de port, il est recommandé de rechercher les explications des écarts de résultat des dosimètres si la dose estimée est supérieure à 1 mSv (par un dosimètre ou les deux), et si la valeur de dose la plus basse lue sur les dosimètres est inférieure à 0,7 × la valeur de dose la plus élevée lue sur les dosimètres. »

Dans ce cas, vous pouvez faire une demande d’investigation auprès de LANDAUER® en rappelant les coordonnées des dosimètres à investiguer.